En septembre 1918, alors que le premier conflit mondial fait toujours rage, l’industriel toulousain Pierre-Georges Latécoère songe déjà à l’aviation d’après-guerre. Il imagine de relier la France à l'Amérique du Sud par un service régulier d'avions transportant du courrier grâce aux surplus d’appareils militaires désormais devenus inutiles. Il soumet son projet aux autorités qui l’accueillent avec beaucoup de scepticisme. Aidé par son principal collaborateur, Beppo de Massimi, Latécoère fonde les Lignes Aériennes Latécoère en décembre 1918. Le 9 mars 1919, Latécoère atterrit à Rabat.
La ligne relie maintenant Casablanca à Dakar avec une escale à Cap Juby et une autre à Villa Cisneros, dans le Rio de Oro espagnol. Les avions doivent cependant voler en formation pour s’entraider en cas de panne. À Toulouse, Didier Daurat embauche un jeune pilote prometteur répondant au nom de Jean Mermoz qui devra faire ses classes en passant par l’atelier de mécanique. Latécoère connaît de plus en plus de difficultés financières et doit, grâce à de nouvelles prouesses, rétablir au plus vite la situation.
Dans le désert, les exactions des Maures continuent à l’encontre des pilotes de la « Ligne ». Certains sont tués, d’autres emmenés en captivité dans l’intention d’obtenir une rançon. Antoine de Saint-Exupéry se montre fort utile dans le rôle du négociateur grâce à son sens de la diplomatie. Les avions emmènent dorénavant un interprète maure dont la présence permet de sauver des vies. La compagnie est aussi chargée d’apporter son assistance à l’équipage uruguayen du Général Tydeo Larre-Borgès posé près du cap Juby, lors d'une tentative de tour du monde. Ils sont prisonniers des Maures et seront libérés grâce à l’intervention des pilotes Reine et Antoine. Daurat prépare cependant l'avenir en supervisant les essais de nouveaux avions, tel le Latécoère 17.
En Amérique du Sud, l’Aéropostale qui subit la concurrence allemande et nord-américaine parvient à consolider sa place sur le marché du transport aérien. Un accident fatal qui entraîne la mort de deux journalistes brésiliens ne fait rien pour la publicité de la compagnie. Mermoz et Delaunay se montrent partisans des vols de nuit. À Cap Juby, Reine est fait prisonnier par les Maures en compagnie de Serre. Les échanges diplomatiques qui se multiplient pour tenter de libérer deux pilotes prisonniers vont conduire à leur libération après quatre mois de mauvais traitements.
L’Aéropostale a établi désormais un réseau aérien depuis Rio de Janeiro vers l’Argentine et bientôt le Chili. Pour tenter de raccourcir les temps de trajet, Mermoz décide de voler de nuit. En 1928, la ligne France-Amérique du Sud est ouverte, même si le courrier est transporté par des avisos rapides entre Dakar et Natal. Grâce à un modèle Latécoère 28-3 doté de flotteurs et baptisé « Comte de la Vaulx », Jean Mermoz, accompagné du navigateur Jean Dabry et du radio Léopold Gimié, parvient à traverser l’Atlantique Sud entre St Louis du Sénégal et Natal les 12 et 13 mai 1930.
Après son formidable succès de la traversée de l’Atlantique Sud, le voyage de retour s’avère plus mouvementé. Après de nombreuses tentatives pour faire décoller l’hydravion, Mermoz parvient enfin à s’envoler avant d’être contraint de se poser en pleine mer près d’un bâtiment le 9 juillet 1930 à la suite d’une fuite d’huile. L’hydravion coule tandis que l’équipage est recueilli sain et sauf. Le 12 juin 1930, Henri Guillaumet doit poser son Potez 25 à 3 000 m d'altitude après une tentative de passage par la Laguna del Diamante au milieu de la Cordillère des Andes. Il parviendra seul à rejoindre la civilisation en 4 jours et 4 nuits de marche et ne retrouvera que 8 jours plus tard ses camarades Saint-Exupéry et Deley qui s’étaient lancés à sa recherche depuis les airs