Septembre 2011. Une nouvelle année débute à l’École de danse de l’Opéra pour 130 enfants âgés de 8 à 18 ans. Il y a ceux dont c’est le premier jour. Il y a ceux qui retrouvent avec satisfaction un univers familier. Il y a ceux qui viennent de loin, voire de très loin : Italie, Finlande, Chine… Chaque matin, à 8 heures, dans le bâtiment dédié à la scolarité, les élèves de l’École grimpent les marches qui vont les mener de l’école primaire à la terminale. L’après-midi est, lui, dédié à la danse. Dès la rentrée, à peine achevé le discours de bienvenue prononcé par la directrice et danseuse étoile Élisabeth Platel, l’école entre en effervescence : chaque année depuis 1949, le corps de ballet et l’école de danse défilent ensemble sur la grande scène de l’Opéra-Garnier, sur l’air d’une marche militaire composée par Hector Berlioz. En faisant leurs premiers pas sur scène, les petits rats goûtent au paradis…
En participant au défilé du corps de ballet de l’Opéra national de Paris, les élèves ont éprouvé le sentiment d’appartenir à cette grande maison. Pourtant, rien ne peut les assurer qu’ils seront là l’année prochaine et qu’ils côtoieront encore les étoiles qui les font rêver… Pour rester dans cette école, ils devront digérer les critiques, adhérer à l'exigence, aux horaires, à la discipline, supporter l’effort quotidien, l’éloignement de leur famille, se responsabiliser. Au fil des cours, ils vont apprendre de leurs professeurs, héritiers d'une longue tradition, une technique et un style. En effet, depuis trois cents ans, les maîtres transmettent à leurs élèves les échauffements, les exercices, les conseils qu’ils ont eux-mêmes reçus de leurs maîtres, d’étoiles à graines d’étoiles. Des exigences de discipline, de port de tête, de port de bras, de bas de jambes, qui rendent reconnaissable dans le monde entier le "style" Opéra de Paris.
Pirouettes, tours attitudes, brisés volés, cabrioles... : c’est l’automne et quelque chose se prépare à l’École de danse de l’Opéra de Paris. En décembre, chaque division va présenter sur la scène du Palais-Garnier un peu de son travail quotidien, pour un rendez-vous attendu du public : les démonstrations de l’École de danse. L’enjeu est important. Dans le public, amateurs et professionnels scrutent en détail les exercices et les progrès des élèves. Parmi tous les enseignements dispensés, cet épisode ce consacre aux plus inédits : chez les grands, les premiers cours d'adage, dans lesquels ils apprennent les pas-de-deux, chez les petits, les cours d'expression musicale où ils ressentent l'importance du premier pas sur scène et s'essaient aux exercices qui vont développer leur créativité.
Nourris d'enseignements variés, allant de la danse folklorique à la danse contemporaine en passant par l’étude de chorégraphies, les élèves vivent leurs années d’adolescence dans un cocon formateur et protecteur. Une fois par an, les portes de l’école s’ouvrent aux enfants d’autres écoles pour les "démonstrations jeune public"…
Voici venu le temps de briller comme de vrais professionnels. Les petits participent aux côtés des étoiles à l’un des spectacles de la saison sur la grande scène de l’Opéra-Bastille, tandis que les grands se partagent les rôles du "Spectacle de l’École de danse" au Palais Garnier.
Une année scolaire au sein de l'école de danse de l'Opéra national de Paris. Dernier épisode : le temps des épreuves. Au mois de mai, arrivent les examens, et la peur d'être renvoyé... Pour les élèves de dernière année se joue aussi l’étape décisive du concours d’entrée dans le corps de ballet. Cette année, l'Opéra de Paris ne recrute que quatre danseurs !
Les jeunes danseurs récemment entrés dans la compagnie se confrontent au travail du corps de ballet en répétant l’un des plus grands classiques du répertoire, Le lac des cygnes. Avant de songer à danser en tant que solistes et être au centre des regards, il s’agit au contraire pour eux de se fondre dans un mouvement d’ensemble animé d’un même souffle. Au fil des répétitions, les jeunes artistes évoquent leur parcours, leurs transformations et leurs réflexions sur l’univers de la danse classique, questionnant notamment l’image de la femme.
Deuxième volet : plusieurs jeunes danseurs sont distribués sur un spectacle composé de trois chorégraphies de Jiri Kylian. Plusieurs jeunes danseurs sont distribués sur un spectacle composé de trois chorégraphies de Jiri Kylian, grande figure de la danse contemporaine. Ici, la hiérarchie du ballet classique n’a pas cours. C’est ainsi qu’Antonio va travailler en duo dans Tar and Feathers avec la danseuse étoile Dorothée Gilbert, et que Pablo et Simon se feront également remarquer dans Bella Figura et Symphony of Psalms. Il s’agit de chercher des ressources expressives au plus profond de soi, de prendre des risques. Une expérience de l’intériorité...
Pour ceux qui rejoignent le corps de ballet de l’Opéra, la carrière semble toute tracée. Pourtant, à l'intérieur de la compagnie, la compétition se poursuit... Le concours de promotion interne offre chaque année une chance de progresser dans la hiérarchie. Le grade d’entrée est celui de quadrille auquel est souvent attribué le rôle de remplaçant. Pour être sûr de danser sur scène, il faut accéder au titre de coryphée. Les jeunes danseurs tentent leur chance en présentant deux variations devant un jury de professionnels.
Quatrième épisode : Aurélien, Milo, Jack et Luna répètent le ballet "Raymonda", qui sera donné lors du spectacle annuel de l'école de danse au palais Garnier. Aurélien, Milo, Jack et Luna répètent le ballet Raymonda, qui sera donné lors du spectacle annuel de l'école de danse au palais Garnier. Cette année est également celle du "Gala des écoles", auquel participent des jeunes issus de formations étrangères. L'occasion de comparer techniques et enseignements, mais aussi de parler d'avenir, d'engagements et des possibilités offertes dans d'autres pays.
Dernier épisode. Le concours d'entrée dans le corps de ballet de l'Opéra se profile. Milo, Jack, Samuel et Alexandre exultent, bouleversés. Pour d'autres élèves, l'école de danse de l'Opéra de Paris n'aura été qu'un passage vers un autre destin. Pour tous, le désir de danse est intensément vivant. Avec l'été, temps des festivals, Antonio, qui a grandi tout près, danse à Ravello avec la danseuse étoile Marie Agnès Gillot…
La réalisatrice Françoise Marie retrouve les anciens petits rats de l’Opéra de Paris qu’elle avait filmés à l’école il y a dix ans, puis à l’orée de leur carrière dans une deuxième saison. Dernier volet de la série, une immersion sensible dans les pas de jeunes artistes qui s’affirment entre ambitions, tournants et questionnements.
