Peut-on s'aimer librement dans le Maghreb ? Comment s'affranchir du poids de la religion et des traditions ? Jusqu'où la loi s'immisce-t-elle lorsqu'elle est chargée de régir les relations amoureuses et la sexualité ? En Tunisie, Nassim et Sélima ont été jetés en prison pour s'être embrassés, au nom des articles 226 et 226 bis du code pénal sanctionnant, entre autres, « les atteintes aux bonnes mœurs ». La police surveille les couples illégitimes. Dans ce pays, réputé le plus ouvert du monde arabe, l'avortement est autorisé, la pilule en vente libre, mais la sexualité reste taboue. Pour vivre à deux et s'aimer ouvertement, il faut se marier. Le concubinage est passible de trois mois de prison, la virginité sacralisée et la sexualité hors mariage se pratique… en cachette. Nous filmerons les préparatifs et le mariage de Fares et Nour, qui attendent la nuit de noces pour se retrouver dans l'intimité. Ceux qui veulent s'aimer librement doivent user de stratagèmes. De son côté, Samar, une jeune femme célibataire, affranchie de ces pressions, paye cher son combat pour la liberté. À Tunis, nous avons recueilli le témoignage inédit d'un gynécologue qui répare l'hymen des jeunes filles afin de retrouver une virginité perdue et nous avons pu, exceptionnellement, filmer cette opération. Au Maroc, les interdits ont comme conséquences la frustration sexuelle et le harcèlement. Notre équipe a aussi filmé le quotidien des mères célibataires rejetées par leurs familles et leurs proches. Ces femmes risquent une année de prison pour relations sexuelles hors mariage. Certaines sont contraintes d'abandonner leurs enfants. Près de 25 nourrissons sont retrouvés chaque jour dans les rues du Royaume. Quant aux lesbiennes et aux homosexuels, ils encourent 3 années d'emprisonnement. En Tunisie, la communauté gay ose peu à peu sortir de l'ombre, mais parallèlement aux sanctions pénales, elle est menacée et régulièrement victime d'agre