Le temps d’une Europe sans ennemi semble bien révolu. Ils sont nombreux désormais, à l’intérieur et à l’extérieur, à vouloir mettre l’Europe à terre. Entre la brutalité de Donald Trump à l’égard de ses alliés et l’agressivité de la politique de Vladimir Poutine en Europe, les 27 devraient, en théorie, être soudés autour du projet européen. Pourtant, il n’en est rien. Les mouvements populistes remettant en cause l’intégration de l’Union progressent à chaque élection sur le Vieux Continent. En Hongrie, Viktor Orban, voué aux gémonies par tous les progressistes du continent, a ainsi remporté haut la main les élections d’avril. En Pologne, les conservateurs du PiS (au pouvoir) caracolent toujours autour de 40 % des intentions de vote, quinze points devant l’opposition libérale PO. Quand en Italie, le nouveau ministre de l’intérieur et chef de file de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a évoqué le 1er juillet dernier l’idée "d’une Ligue des ligues en Europe", réunissant les mouvements "qui veulent défendre leurs frontières". C’est dans ce contexte que l’idéologue trumpiste Steve Bannon devrait lancer, courant septembre à Bruxelles, sa fondation européenne visant à fédérer les mouvements populistes de droite du Vieux Continent. Son ambition ? Former un "super-groupe" capable de renverser l’échiquier politique aux élections de mai 2019 et ainsi "saper les institutions européennes". Pour atteindre son but, l’idéologue arpente depuis des mois l’Europe en quête de soutiens, auprès de Marine Le Pen, des ultraconservateurs du PiS polonais, des Allemands de l’AfD, comme du think thank catholique intégriste Dignitatis Humanae Institute… Il entend mettre à leur disposition sa "machine de guerre" et le savoir-faire qui a, selon lui, propulsé Donald Trump à la Maison-Blanche. Ciblage électoral, réalisation de sondages, conseils en communication, élaboration des programmes de campa