Depuis l’élection de Tsai Ing-wen à la tête de Taïwan en mai 2016, les relations diplomatiques entre ce pays et la Chine sont tendues. Cette dernière affirme de plus en plus sa volonté de faire reconnaître son autorité sur la démocratie taïwanaise, en quête d’indépendance officielle. En effet, en janvier 2019, le président chinois affirmait que l’indépendance complète de Taïwan mènerait à un "terrible désastre" et qualifiait l’île de “province rebelle”. Xi Jinping n’exclut pas d’affirmer son autorité sur cette zone par la force ; de surcroît, Pékin exerce une pression croissante sur les pays reconnaissant Taïwan en tant qu'Etat. De soixante-huit en 1971, ils ne sont aujourd’hui plus que quinze. L'isolement de Taïwan s’est encore aggravé depuis le début de la crise du coronavirus. En effet, Taïwan n’est pas autorisé à assister aux assemblées générales de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) en raison de l’opposition de Pékin. L’OMS continue de considérer l’île comme une province chinoise, soulevant des protestations de la part de Taïwan, qui affirme avoir notifié dès le 30 décembre 2019 la possibilité d’une contagion interhumaine, ce que l’OMS n’a reconnu que le 20 janvier 2020. Taïwan déplore également que l’OMS n’ait pas pris en compte son modèle de gestion de l'épidémie, reconnu comme exemplaire par plusieurs pays. Néanmoins, la volonté d’intégrer Taïwan à l’OMS a été soutenue par 72 parlementaires du parlement national français, 48 parlementaires taïwanais, des responsables de santé, des chercheurs et des universitaires dans une tribune publiée dans L’Obs le 31 mars dernier. Ces derniers souhaitent que Taïwan participe à la prochaine Assemblée générale et plus largement, à l'ensemble de ses activités. Depuis son lancement, cette pétition apolitique s’est internationalisée et compte au 4 mai 2020 plus de 5800 signatures