Lors de la colonisation dans les années 1850, une partie de la population vietnamienne fut envoyée au Cambodge par les colons Français. Cette dernière fut discriminée et survécut aux génocides perpétrés par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Quarante ans après ces massacres, les Vietnamiens résidant au Cambodge sont toujours discriminés. En effet, seulement 63 000 Vietnamiens sont dénombrés comme résidant au Cambodge bien qu’ils seraient quatre fois plus nombreux selon des ONG. Cela est lié au fait que la majorité des personnes d’origine Vietnamienne vivant au Cambodge n’ont pas de documents d’identité, ces derniers sont souvent installés au Cambodge depuis plusieurs générations et n’ont donc pas non plus la nationalité Vietnamienne. Cela rend difficile la vie de ces apatrides qui sont confrontés à d’importants obstacles pour accéder au marché du travail, de l'éducation, du logement. De plus, ils n’ont pas de liberté de déplacement et aucun pouvoir politique Afin de vivre, ces apatrides sont contraints de traverser la frontière afin de trouver du travail peu payé et de faire éduquer leurs enfants au Vietnam, car les vérifications d'identité ne sont pas systématiques contrairement au Cambodge où ils sont soumis à des vagues de vérification d’identité et d’expulsion : ceux n’ayant pas de papiers doivent s'acquitter d’une amende de 250 000 Riels (53€) qu’ils ne peuvent souvent pas payer. Ce pays a aussi adopté des lois visant à bloquer l’obtention de la nationalité cambodgienne avec un texte de 1996 qui exige que les deux parents de l'enfant soient nés au Cambodge, alors qu'auparavant un seul parent était requis pour que l'enfant puisse obtenir la citoyenneté. La majorité de ces apatrides ne souhaitent toutefois pas quitter le Cambodge du fait que leur famille y réside depuis plusieurs générations mais aussi par manque de moyens financiers. Ces populations n’appartenant à aucune nation restent donc des grands oubliés, plongés dans la pauvreté avec un faible